Lyndsey Stewart, en quelques mots... [Terminée]

Mesurant un mètre soixante-huit pour un poids lui accordant quelques rondeurs finement placées, Lyndsey peut être qualifiée comme beauté naturelle. Sa silhouette élancée, sa démarche avenante et céleste lui confèrent une touche féminine particulière. Une peau légèrement brune, des cheveux châtains le plus souvent assez longs, sa simplicité se retrouve aussi bien dans son absence de maquillage que dans les vêtements qu’elle porte. Au creux de son visage aux pommettes hautes, deux amandes à la teinte claire se logent de part et d’autre d’un nez à la courbe douce. Il est parfois possible de voir s’étirer ses minces lèvres taquines en un sourire chaleureux, un petit trésor éphémère qu’il faut savoir apprécier. La douceur de son caractère se retrouve dans ses mains habituées à manipuler les nombreuses touches noires et blanches du clavier mélodieux ; des doigts plutôt longs et maigres, écorcher régulièrement à force de travail.
Sa garde de robe est variée, autant en couleurs qu’en types de vêtements et autres apparats du quotidien. La jeune femme possède plusieurs paires de chaussures, sans tomber dans l’excès puisque les moyens de ses parents lui imposent une limite raisonnable qu’elle est enchantée de respecter. Il est vrai que lorsqu’on n’aime pas faire les boutiques, s’acheter des vêtements devient un loisir seulement lorsque la nécessité pointe son museau. Elle porte régulièrement des robes, tenues qu’elle apprécie pour leur féminité, mais n’hésite cependant pas à se mettre en jean pour plus de confort. Ses couleurs préférées d’ailleurs sont le bleu turquoise et le vert eau, qu’elle aime associer au blanc lumineux de ses bas. Enfin, Lyndsey n’arbore généralement pas de bijoux, mis à part des créoles ou quelques anneaux de métal ciselé venant ornés ses doigts.
Petit détail inutile : Elle cultive une étrange fascination pour les habits datant du XVII et XVIII siècles, adorant réellement tous ces nœuds, rubans, dentelles et robes brodées que les jeunes femmes de l’époque portaient avec élégance.

Lyndsey est dotée d’une imagination qui fait de son quotidien un rêve intemporel. D’ailleurs, il est généralement impossible de savoir lors d’une conversation si elle est effectivement en train de vous écouter, au grand déplaisir de la personne qui s’exprime. Elle a du mal à s’ouvrir aux autres, et son âge n’arrange en rien ce trait de caractère. En effet, il serait improbable de croiser quelqu’un qui se souvienne de l’avoir eu dans son lycée, ou même dans sa classe, mis à part son meilleur ami, Mitch. Pourquoi, me demanderez-vous naturellement ? Tout simplement parce qu’elle s’obstine à rester seule pour ne pas ressentir, quelque part, le manque d’une présence. D’une sensibilité aussi discrète qu’excessive, on lui accorderait à première vue une personnalité rigide qui ne lui va étrangement pas, car désireuse de garder sa solitude, la jeune femme entretient une armure indestructible. Ou presque.
Ses sorties se font rares, préférant le confort de sa chambre, et les lieux auxquels elle se rendait le plus souvent quand elle habitait encore sa ville natale se trouvaient être les musées, comme le « Baltimore Museum of Art». Maintenant qu’elle habite à Miami, dû à un empressement vigoureux de ses parents, Lyndsey est poussée par ses derniers à prendre l’air un peu plus fréquemment, à la plage par exemple. Une seule personne s’est pour l’instant attachée à cette virtuose isolée en dehors de sa famille, son meilleur ami depuis dix ans à présent. Mitch a su ne pas prendre en compte ces faux airs de brute, et dépassé ce « blindage » qui l’entoure comme une deuxième peau. Avec lui, elle put enfin être elle-même et relâcher la pression qu’elle s’infligeait pour ne pas perdre pied. Grâce à cette rencontre, l’étudiante assidue passa d’agréables années au lycée qui renforcèrent son tempérament docile et pacifique. Malgré qu’elle soit presque tout le temps distraite par ses pensées, Lyndsey s’épate de ses bons réflexes qui lui évitent pas mal de catastrophes.
La demoiselle a été préservée de l’emprise de l’amour ; étant habituée à ne pas se lier, il est donc normal que ce sentiment ne l’ait pas attiré auparavant. Peut-être est-ce un bien, ou un mal de rater une expérience nouvelle comme celle-ci, mais Lyndsey s’est toujours dit qu’elle aurait bien le temps d’y goûter dans les années futures. Il serait dommage de ne pas parler de sa soif de connaissances dans le domaine des arts, et de tout ce qui y a attrait. Admiratrice des plus grands compositeurs de musique classique, comme les reconnus Mozart, Bach et Debussy, elle pratique régulièrement le piano et le violon. Ce qui ne l’empêche d’aimer des genres plus entraînants comme les rythmes cubains. Les films qu’elle préfère peuvent aussi bien faire partis des romances à l’eau de rose que des westerns et autres scènes de combat au sabre ou aux armes à feu.
Le reste est à découvrir =)

Ce fut un jour triste d’avril que Lyndsey naquit, le temps présageant déjà son caractère taciturne et introverti. Elle était la première, mais aussi la dernière, de cette petite famille regroupant alors sa grand-mère veuve et ses parents, amants comme au premier jour. Petite famille tout à fait banale, habitante d’une maison ancienne, située dans le quartier sud de Baltimore, qui resta la leur jusqu’au déménagement récent de la chaleureuse troupe en direction de Miami.
Petite poupée pas plus haute que trois pommes, Lyndsey était à quatre ans une fillette épanouie, et tout à fait taquine envers son adorable nourrice: Helena, son aimée grand-mère. Personne d’autre ne pouvait la connaître aussi bien qu’elle, personne, mis à part ses parents, n’était capable de la rendre aussi joyeuse et pleine de vie en lui offrant seulement sa compagnie. Une présence qui rendit plus agréable les jeunes années de la demoiselle, comblant ainsi le vide qu’un deuxième enfant aurait pu occuper. Cette femme mûre ayant dépassée la soixantaine fut à l’origine de la fascination de Lyndsey pour la musique, étant elle-même grande adepte de la douceur des opéras classiques. Effectivement, c’est en offrant à la petite brune une boite à musique pour son cinquième anniversaire, qu’elle déclencha une effervescence nouvelle chez sa descendante. Une passion l’anima alors, l’anime encore comme une essence primordiale pour son bien-être. La respectable solitaire lui apprit le solfège, lui enseignant dès qu’elle put, l’art de jouer du piano et l’encouragea à prendre des leçons de violon, un instrument qui lui était particulièrement cher.
La mort de son aïeule influença profondément le changement d’humeur de la pré adolescente. Âgée à l’époque de douze ans, sa candeur s’estompa, se muant même en une coquille protectrice qu’elle ne laissait de côté que dans la solitude. Son nouveau comportement perturba d’ailleurs sa scolarité, jusqu’alors sans ennuis, et ses professeurs furent plusieurs fois amenés à se plaindre de ses refus perpétuels de participer aux travaux en groupe. Mitch choisit ce moment là pour rentrer dans sa vie avec pertes et fracas. Etant un garçon tout à fait charmant et serviable, il passa outre les « non » appuyés de la terrible Lyndsey pour explorer et découvrir sa véritable nature sous ce masque blanc et inexpressif. Et devint ainsi son ami et seul confident. Il lui rendit même parfois un sourire furtif, porte s’entrouvrant rarement pour laisser reparaître l’allègre fillette d’autrefois. Scolarisée dans un collège artistique, elle put développer ses connaissances notamment dans la peinture, la sculpture et la musique, gardant un œil rivé sur des artistes comme Da Vinci, Raphael, Monet, Michel-Ange… Son compère la suivit aussi, pratiquant lui-même la guitare et un peu de harpe, un instrument dont la jeune fille s’attarderait bien à dompter.
Alors qu’elle avait l’âge où les sorties devaient devenir fréquentes, Lyndsey s’enfermait chez elle, ne quittant son petit confort que pour ses cours et ses visites des riches musées que Baltimore pouvait se vanter d’offrir. Car même en plusieurs journées, ces lieux donnaient de quoi apprendre et explorer aux habitués, proposant régulièrement une gamme de nouveautés.
Ses parents, un brin inquiet par cette mauvaise hygiène de vie, considérèrent que le temps était venu de changer d’air, et ne tardèrent pas à fixer une date de déménagement. Et bien que la jeune femme n’avait pas son mot à dire dans l’affaire puisque encore dépendante du couple, elle ne manqua pas de l’exprimer dès que l’audace la prenait. Ce qui ne changea en rien l’ultime décision. La brunette dut donc se séparer de son unique ami, lui jurant cependant d’entretenir une correspondance quotidienne autant par lettres que par sms. Et maintenant que la petite tribu est installée à Miami, dans une maisonnette d’un quartier modeste que leurs économies avaient pu obtenir, M. et Mme Stewart comptent bien forcer leur fille à voir du monde, d’une manière ou d’une autre. Sans pour autant freiner sa soif de connaissances…